Le 4 avril dernier s’ouvrait à Nantes la Maison de l’Habitant se voulant « un nouvel outil pratique, pour une ville plus facile au quotidien, au service de tous les habitants de la métropole » comme on peut le lire sur le site de la mairie de Nantes. L’occasion, pour Johanna Rolland présidente de Nantes Métropole et maire de Nantes – qui n’en rate pas une pour nous servir sa prose mielleuse et consensuelle – d’affirmer qu’ « il est essentiel d’accompagner le parcours de chacun, pour trouver le logement qui lui convient le mieux« . En écoutant cela, on s’imagine déjà détendu.e et dînant entre ami.e.s autour d’une bonne bouteille dans un loft spacieux du centre-ville digne de Maisons et Travaux.
Dans la vraie vie nantaise, c’est, pour le moins, un peu plus nuancés. Deux jours après cette belle inauguration consensuelle, une squat de mineurs isolés se faisait violemment expulser au petit matin par les forces de l’ordre à coup de bélier dans la porte, mettant à la rue une vingtaine de jeunes mineurs à peine réveillés sous les regards hilares et les remarques racistes des policiers. Curieuse application, en effet, des principes du projet métropolitain en matière de logement stipulant que « quelles que soient ses ressources, chaque habitant doit pouvoir accéder à un logement répondant à ses attentes et ses besoins » (Programme local pour l’habitat de Nantes métropole. 2014-2018, p.3).