Nous publions ici la reproduction d’un texte placardé dans Nantes concernant le projet de l’Arbre aux hérons.
L’Arbre des Ronds
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Un projet très coûteux : 35 millions d’euros d’investissement (financement public (Nantes Métropole et Machines de l’Île)-Privé), alors que bien des artisans et artistes peinent à obtenir des financements pour des projets de moindre envergure.
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Un projet qui s’inscrit dans une stratégie urbanistique de guerre des pauvres : L’intention, derrière l’effet « poudre aux yeux » que masque l’aspect merveilleux et onirique de l’édifice est le développement économique de Nantes. Johanna Rolland l’affirme sans aucune gêne, les métropoles sont en concurrence entre elles, c’est-à-dire qu’elle considère sa ville comme une entreprise qui doit être lucrative. Il est donc intéressant qu’une population riche, une population qui consomme du divertissement prenne la place des pauvres de Chantenay. La proximité de l’Arbre des Ronds va bien sûr faire flamber les loyer du quartier. Attirer les riches, mais surtout les riches touristes. Touristes qui vont payer cher leur logement d’une semaine dans un hôtel ou sur Air R’n’B.
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Un projet hors-sol pour une vie imaginaire : Concurrencer Paris revient à concurrencer son mode de vie : un grouillement de gens de passage, ne pouvant s’attacher à quoi que ce soit dans un univers saturé de services. Mis à l’abri par l’argent de tout risque d’entraide, cherchant névrotiquement à s’évader dans des « sorties culturelles » faute de mener des vies passionnantes. Ne tombons pas aussi bas ! Laissons la friche Misery tranquille, laissons la place pour des initiatives spontanées, celles qui surgissent des habitants eux-mêmes, pas des gérants d’entreprise qui confondent vie et marchandise, pas des gestionnaires urbains qui ne voient leur ville que sur une carte.