Green Island !

On perçoit tout de suite dans le titre de l’événement le caractère branchouille et post-avangardiste de cette très coûteuse et pompeuse promotion de Nantes Métropole Capitale Verte (Green Capital..!) à visée hopla j’tembrouille. De celle qui va plaire à coup sûr aux bobos un peu niais (d’ici ou d’ailleurs…) auxquels elle s’adresse ! Mais cela est néanmoins une insulte flagrante à l’intelligence d’une bonne partie de la population nantaise et voir même à certainEs des touristes qu’elle est censés attirer !

Si l’on est curieuse/eux mais aussi courageuse/eux, on peut lire dans son entier la brochure consacrée à l’événement. On s’apercevra alors qu’elle est entièrement rédigée sur ce ton (municipal nantais) mi-paternaliste, mi-éducatif. Elle donne l’impression de s’adresser à des adultes légèrement attardéEs et en manque de repères pour croire encore à cet avenir « radieux » qui dans le bétonnage se profile, et qu’on nous vend avec un soin attentionné. Comme on raconterait une belle histoire à unE jeune enfant qui réclame un peu de rêve et d’enchantement avant de s’endormir pour la nuit, on nous berce de jolis termes du style « circulation douce », « arche des gallinacées », etc… On nous offre une ballade, tiréEs par le bout du nez tout au long d’un joli circuit et guidéEs par un personnage nommé James Lloyd, connu exclusivement par les cultureux locaux. Personnage historique étranger (européen et anglo-saxon de surcroît, donc branché lui aussi hein…) cultivé et apparemment raffiné (sauf quand il s’engueule avec ses pairs, que ça finit en pugilat et qu’il fait don du résultat d’une vie de travail à la ville d’Angers, fâché qu’il est avec Nantes [1] : RIP).

Dés lors que l’hypnose aura fait son effet et que « Bobo », bercé et tranquillisé s’empaffera, les fonds pourront alors être investis (et redistribués) dans les projets d’urbanisme mégalomanes. Les pelleteuses pourront continuer à détruire, creuser et reconstruire, mais en mieux hein… : en plus attractif (on mettra l’accent sur quelques pauvres mètres-carrés de terre de-ci de-là, bien carrés et encadrés par du béton : les « jardins botaniques » !), en plus pratique et surtout en plus rentable pour le capitalisme gourmand. Quand à la grosse majorité des gens : ils resteront tout autant au chômage ou iront tout autant dépenser leur vie à travailler pour engraisser des patrons et autres actionnaires – qu’ils envient et détestent tout à la fois – le tout sous vidéo-surveillance, pistés par les RFID, et encadrés/réprimés par les flics…

Cela n’a pas changé depuis la nuit des temps : la société du spectacle dure depuis au moins l’époque des arènes romaines. La majorité de la population aurait tendance à tomber dans le panneau de la même façon aujourd’hui qu’hier, à la différence près que le vrai spectacle touchant hélas à sa fin, il faut faire très vite et très fort pour se sur-gaver une bonne grosse dernière fois…! Et il faut donc employer de très gros moyens publicitaires, avec l’aide d’une soi-disant « culture » bien propre sur elle, mais qui par-contre est un peu fadasse : tellement encadrée et pervertie par son rôle publicitaire, elle a perdu tout son mordant créatif et l’indispensable remise en question qui va avec…

Récapitulons :
Pour faire les choses dans l’ordre, il faut donc commencer par promouvoir ce superbe nouveau quartier « culturel » pour gogos que sera bientôt « L’Ile de Nantes » : GREEN ISLAND !!!
Ensuite continuera la défiguration de la ville et son programme d’enrichissement protèiné afin de la métamorphoser en mégalopole obèse et dévoreuse insatiable !
En attendant, souriez et applaudissez, ou bien dormez brave gens : on s’occupe de vous, on s’occupe de tout !!!

[1] Wikipédia : James Lloyd.

Télécharger le tract :
Green Island (PDF)

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