La ZAD se déclare « autonome », tout comme l’ont fait certaines communes dans le Kurdistan nord (en Turquie) en réponse à la guerre déclarée par le gouvernement turc. Ces communes expérimentent déjà un certain degré d’auto-gestion, d’auto-gouvernance, d’autonomie donc. Face aux attaques féroces contre les populations par les forces spéciales de police et l’armée, plusieurs assemblées de quartier ont décidé de se déclarer autonomes, de refuser la légitimité de l’État et de ses forces répressives.
À ceux et celles qui résistent au Kurdistan,
Nous suivons ce qui se passe actuellement en Turquie. Nous vous exprimons notre soutien face aux offensives de l’État turc.
Cette guerre en réaction à des résultats électoraux qui ne plaisent pas au président contraste avec la volonté d’un peuple de s’organiser horizontalement.
Nous avons entendu votre appel à se déclarer commune autonome, et par-delà les frontières et les montagnes, souhaitons aussi y répondre.
Nous suivons avec attention le processus du confédéralisme démocratique en cours au Kurdistan.
Nous nous sentons proches de votre recherche d’auto-organisation indépendante du projet de l’État-Nation par la mise en place de structures horizontales.
Nous admirons le processus impliquant toutes les populations sans critère religieux, ethnique, etc., alors qu’on sait que les États portent toujours des politiques d’assimilation ou d’annihilation.
Nous partageons avec vous le rôle crucial du mouvement des femmes et la place du mouvement LGBTI dans la lutte.
Enfin nous respectons vos principes d’autodéfense et votre indépendance stratégique.
Nous parlons depuis la ZAD (« Zone à Défendre ») de Notre Dame des Landes, France, qui est occupée illégalement en opposition à un projet d’aménagement du territoire depuis 2009, au sein d’une lutte qui existe depuis 45 ans contre un projet d’aéroport. Nous avons repoussé des tentatives de travaux, et ensuite en 2012 résisté aux expulsions, grâce aux diverses pratiques d’autodéfense. Aujourd’hui, plusieurs centaines de personnes venues d’horizons multiples continuent de vivre et s’organiser en autogestion de manières formelle et informelle. On tente de se réapproprier des manières de se soigner, se nourrir, se défendre face à la justice, se loger, et de communiser des savoirs, des ressources, des structures, et de partager cela avec d’autres luttes.
Ce qui se construit au Kurdistan, qui était déjà attaqué par l’État Islamique, se trouve à l’heure actuelle écrasé sous les bombes turques. L’État français, lorsqu’il cherchait des héros contre l’E.I, avait des louanges plein la bouche pour les Kurdes, et aujourd’hui il se tait honteusement face à la guerre menée par Erdogan, et continue de réprimer les militant-e-s kurdes sous couvert de lutte antiterroriste. Nous nous déclarons prêt-e-s à les accueillir !
Solidarité avec les populations du Bakûr (Kurdistan nord), et en particulier les villes assiégées !
Solidarité avec les Kurdes attaqué-e-s par les nationalistes turcs !
Solidarité avec le Rojava (Kurdistan ouest) !