Pour certain-E-s l’été rime avec vacances au soleil. Pour d’autres il s’agit d’une période d’expulsions. C’est le cas à Nantes cette année, mais aussi à Caen, Calais, Bagnolet, Nanterre et des dizaines d’autres villes… Chaque été, de nombreuses personnes se font mettre à la porte des logements qu’elles occupent ou des campements dans lesquelles elles vivent.
Si aujourd’hui les rues nantaises sont propres et nettes pour accueillir Les Rendez-vous de l’Erdre, leur nettoyage ne s’est pas fait dans le calme : ces dernières semaines ont été minées d’actes et de propos racistes et violents.
Le 30 juillet dernier, une centaine de migrant-E-s et précaires ont été expulsée-E-s par surprise de leur squat, rue des Stocks. Forcées de dormir dehors, 45 personnes parmis ces expulsé-E-s ont décidé d’occuper la place de la préfecture pour exiger que leurs droits soient enfin respectés. Elles ont alors été victimes d’agressions et d’insultes racistes. Pour n’en citer que quelques exemples :
- « Ça, c’est du Décathlon à prix libre » (adressé à un habitant de la rue des Stock à propos de son vélo)
- « Au lieu de rester avec les noir-E-s devant la préfecture, vous feriez mieux de vous occuper des SDF blanc-HE-s » (réflexion des policiers adressée aux personnes en soutien). Une personne ayant souligné le racisme de cette remarque est actuellement en prison pour 3 mois pour « outrage »…
- « Tu vois ça ? » (une policière montrant son revolver)… « Je pourrais te mettre une balle… »
- « C’est un rassemblement chouchen – dromadaire »… (des policiers commentant le rassemblement des Bonnets Rouges et des migrant-E-s devant le Palais de Justice)
Et ceci sans compter les « Moi, j’aime bien le couscous », « Bamboula », les insultes et les moqueries qui ponctuent les intimidations…
Alors que le Voyage à Nantes affichait cet été à son programme la visite de la Villa Occupada, « squat » artistique, la mairie expulsait par ordonnance sur requête quatre squats abritants des migrant-E-s. Cette procédure permet des expulsions sans prévenir les personnes concernées et donc sans leur laisser la possiblité d’organiser leur défense… De même, les décisions rendues dans le cadre de cette procédure ne sont pas communiquées aux personnes, ce qui ne permet pas non plus de s’organiser en fonction (de nombreux papiers de demandeurs d’asiles utiles à justifier de leur situation demeurent depuis sous les gravats).
La politique culturelle de Nantes a donc deux rôles :
– cacher derrière une vitrine artistique une politique raciste et répressive
– faire des luttes de précaires un spectacle lucratif (Villa Occupada, voitures retournées sur le parcours du Voyage à Nantes, etc)
S’amuser pendant les Rendez-vous de l’Erdre et le Voyage à Nantes, c’est jouir du nettoyage organisé par l’ Etat…
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